Eric Berne, le créateur de l’analyse transactionnelle, classe six manières de structurer son temps. La soif de structure correspond d’ailleurs à une des soifs fondamentales décrites par Berne. Il décrit 6 façons de structurer son temps, que l’on retrouve ci-dessous :
- Le retrait. La personne utilise son temps pour se retrouver seule, avec elle-même. Elle peut aussi être avec d’autres personnes, mais elle reste dans ses pensées, discrète et ne communique pas avec eux. On peut entendre des personnes du groupe dire “Bah alors, tu ne parles pas ce soir ! Tu fais la tête ou quoi ?!”. Il peut s’agir d’un moment d’introspection.
- Le rituel. La personne entre en relation avec les autres toujours de la même manière, de façon stéréotypée. Elle utilise des formules simples et complémentaires : “bonjour, ça va ?” “Ça va, et vous”. Ce sont souvent des habitudes culturelles, sociétales.
- Le passe-temps. La personne passe le temps, elle échange des informations avec son interlocuteur, sans y porter vraiment d’intérêt. La conversation tourne autour de sujets comme la météo, le film de la veille. Il y a peu d’implication émotionnelle dans ce genre de moments. C’est le genre de conversation que l’on peut retrouver au salon de coiffure.
- L’activité. La personne créée une relation pour réaliser une activité à plusieurs. La conversation, les gestes sont dédiés à cette réalisation :”tu peux me passer le jeu de cartes ?” “tiens, le voilà”, “merci tu connais les règles ?”. C’est une façon d’atteindre un objectif, un résultat.
- Les jeux psychologiques. Il s’agit d’échanges réguliers et récurrents qui génèrent des stimulation et dont la fin est prévisible et négative. C’est un échange entre deux ou plusieurs personnes dont le but réel pour chacun n’est pas la poursuite de la discussion au niveau de ce qui est dit mais de ce qui est dit et qui ne s’entend pas (message caché). Il en existe plusieurs, et le plus connu en analyse transactionnelle est le triangle dramatique (ou triangle de Karpman), modélisé par Stephen Karpman.
- L’intimité. L’intimité correspond à la mise en place d’ une relation sincère, sans rentrer dans les jeux psychologiques cités ci-dessus. Les interlocuteurs échangent sur ce qu’ils ressentent, et s’impliquent émotionnellement, peu importe la nature des émotions (joie, tristesse, colère, culpabilité, dégoût, mépris…). C’est le mode de communication où les interlocuteurs acceptent de se dévoiler, de montrer leurs forces, leurs faiblesses, leur vulnérabilité, leurs “failles”. L’échange est direct et spontané. Cette structuration du temps est rare, de courte durée, et de grande intensité.
Les stimulations reçues s’intensifient au fur et à mesure de l’engagement dans la relation.
Il n’existe pas de mode à privilégier. En revanche, en fonction du contexte, de l’environnement et de l’objectif, il se peut que certaines stratégies de structuration du temps soient pertinentes, ou non.
Enfin, plus vous vous dirigez vers un mode relationnel intense (activité, jeux psychologiques et intimité), plus les signes de reconnaissance que vous échangez peuvent être nourrissants et intenses.
En coaching et en thérapie, il peut être pertinent d’analyser comment le client structure son temps, quelles sont ses stratégies inconscientes, notamment lors de consultations pour des conflits : en thérapie familiale ou conjugale.