Il existe selon l’analyse transactionnelle trois formes de sentiments qui “brouillent” les transactions. Eric Berne décrit donc :
- les sentiments accumulés qu’il appelle aussi “timbres”,
- les sentiments parasites qu’il appelle aussi “rackets”,
- les sentiments réactivés qu’il appelle aussi “élastiques”.
Lorsqu’un sentiment éprouvé aujourd’hui déclenche une sorte de déclic génère un ressenti dans la mémoire de l’individu, on parle alors d’élastique.
Les sentiments réactivés ou les “élastiques” sont des sentiment anciens et enfouis dans la mémoire (consciente ou inconsciente) et qui peuvent refaire surface “brutalement”, comme un élastique qui claque.
Lorsqu’on tire sur un élastique, il revient à sa forme et à sa longueur initiale, après qu’on le relâche. Berne utilise donc la métaphore de l’élastique car un sentiment réactivé revient avec la même intensité lorsqu’il refait surface.A ce moment, il est ressenti avec la même intensité.
Un ancien sentiment est exprimé dans le présent (dans l’ici et le maintenant), lorsqu’un événement gâchette déclenche la “remontée” à la conscience. C’est une sorte de “déclic”.
Toute thérapie de type analytique ou dérivée de la psychanalyse se base sur la réactivation et l’inhibition des élastiques.
On peut utiliser la métaphore de l’aliment qui, pour être assimilé par la corps, doit être digéré. De la même manière, un sentiment “amer”, qui “laisse un arrière-goût”, qui est “difficile à avaler”, voir qui reste “en travers de la gorge”, doit être également “digéré” au niveau psychologique.
Voici un exemple d’élastique
Chantal, 46 ans, écoute de la musique sur une émission TV, et se met à pleurer subitement. Pour son mari et ses enfants, c’est la musique qui est triste et la fait pleurer. Pourtant, la charge dramatique de la scène n’est pas suffisante pour qu’elle se mette dans cet état. En fait, un élastique est venu se “tendre”, et la musique a eu une résonance particulière : une information est remontée à sa conscience, dans l’ici et le maintenant. Ce sentiment qu’elle n’avait pas exprimé dans le passé refait surface. On peut imaginer que lorsqu’elle avait 22 ans et qu’elle a perdu son père, elle ne s’était pas permise de pleurer et d’exprimer sa tristesse. Et ce sentiment réapparaît 24 ans plus tard sous la forme de cet élastique.
Les rancœurs et les ressentiments du passé, qui n’ont pas été résolus, peuvent avoir une incidence sur nos relations d’aujourd’hui et sur nos transactions présentes, si l’on parle en langage AT. Richard Erskine parle du fait de “détacher les élastiques”.
C’est un des axes que l’on peut utiliser en thérapie ou en coaching. On peut inviter le client détacher ses élastiques en expérimentant des anciens sentiments qui sont les mêmes que ceux qu’il ressent actuellement, en se donnant la permission de ressentir et d’exprimer les ses émotions dans l’ici et le maintenant (et ne pas générer de nouveaux élastiques), en prenant conscience de ces situations, en prenant des décisions en lien avec ses soifs, besoins et valeurs.
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En hypnose et en programmation neuro-linguistique, on peut notamment travailler sur la charge émotionnelle de l’événement passé, que la personne s’en souvienne ou non (on pourra utiliser une ancre de recherche par exemple si elle ne s’en souvient pas). En fonction de l’objectif du client, on peut diminuer la charge émotionnelle, modifier la représentation et la perception de l’événement, et le client attribue une émotion qui lui est plus utile