Il existe selon l’analyse transactionnelle trois formes de sentiments qui “brouillent” les transactions. Eric Berne décrit donc :
- les sentiments accumulés qu’il appelle aussi “timbres”,
- les sentiments parasites qu’il appelle aussi “rackets”,
- les sentiments réactivés qu’il appelle aussi “élastiques”.
Lorsqu’un sentiment se substitue à un autre, qu’une réaction s’efface pour donner la place à une autre plus “convenable”, plus “acceptable”, alors on parle de rackets.
Le racket est un sentiment que l’on utilise souvent et qui remplace un autre parce que l’on ne se permet pas d’exprimer le premier sentiment ressenti.
Exemple
Un père n’ose pas s’avouer qu’il est triste lorsque ses enfants partent de chez lui, alors plutôt que de leur montrer sa tristesse, il se met en colère. Cette émotion lui semble plus adapté par rapport à son rôle social.
Le racket est souvent répétitif. Les autres personnes vont dire : “Tiens, tu es encore méchant !”, et à ce moment, il valide son scénario de vie, sa position de vie, renforce ses drivers, et ses croyances sur lui-même.
Celui qui rackette demande des signes de reconnaissance, mais ceux qu’il récupère ne sont pas forcément ceux dont il a besoin.
Le problème c’est que le racket agace souvent les autres, et provoque la méfiance et le rejet.
Ce sentiment est aussi appelé parasite car il est présent presque tout le temps et perturbe la communication entre les personnes : le mot “parasite” désigne d’ailleurs aussi les bruits de fond qui perturbent les communications.
Les sentiments authentiques ne sont pas exprimés et sont remplacés par un seul sentiment passe-partout.
Comme dirait Carl Rogers “ Dans toute relation durable, tout sentiment persistant doit être exprimé. En le refoulant, on ne fait que dégrader les relations”.
On retrouve par exemple ce racket dans certaines familles : ”arrête de pleurer, tu casses les pieds de ton père, alors qu’il est fatigué et a besoin de repos”. N’ayant pas le droit de ressentir de la tristesse (en lien avec l’injonction parentale ne ressens pas), elle peut mettre en place une stratégie inconsciente de racket pour remplacer la tristesse par un autre sentiment tel que de la pitié ou de la culpabilité. Il existe tout un tas d’autres cas typiques.
Les auteurs s’accordent pour dire que les rackets se constituent de trois façons :
- Par mimétisme d’un racket d’un des parents (si Papa se met en colère lorsqu’il est triste, c’est sans doute que c’est mieux de se mettre en colère que d’être triste et le montrer)
- Par conditionnement parental suite à une récompense par des strokes après le comportement souhaité (un père qui dit à son fils “c’est bien mon fils tu es un homme” parce qu’il ne pleure pas alors qu’il a une grosse douleur)
- Suite aux injonctions parentales qui induisent des comportements chez les enfants. Tu es fatigué ce soir ! Oui oui ça se voit !”
D’après Fanita English, il existe 2 types de racket :
- le racket de première catégorie concerne les personnes qui prennent en
charge, qui prennent “le lead”. Ils distribuent les rôles et décident pour les autres. Il provient de l’état du moi parent. On l’appelle le racket “secourable” ou “autoritaire”.
- le racket de seconde catégorie concerne les personnes qui subissent, sont plutôt des “suiveurs”. C’est un racket qui provient de l’enfant.
En thérapie ou en coaching on peut accompagner le client à se “déparasiter”, en découvrant son sentiment racket passe-partout, et les avantages négatifs qu’il lui procure. On peut l’aider à exprimer le ou les sentiments qu’il ne se permet pas d’exprimer. On peut travailler sur un changement d’histoire de vie en hypnose ericksonienne ou en programmation neuro-linguistique, en modifiant la perception de l’élément déclencheur durant son enfance. Il est possible aussi de la valoriser et de l’amener à s’auto-valoriser pour qu’il augmente sa quantité de signes de reconnaissance positifs. Un travail sur les croyances peut évidemment être judicieux.