Le parent est un concept tiré de l’analyse transactionnelle (AT), discipline créée par le médecin et psychiatre américain Eric Berne. Le parent correspond à un état du moi, concept très important en AT. Un état du moi correspond à un ensemble cohérent de comportements, de sentiments et de pensées. Comme on peut le voir ci-dessous, il existe 3 états du mois dans l’analyse structurale de premier ordre, à savoir le parent, l’adulte et l’enfant. Nous allons ici décrire l’état du moi parent.
Lorsque je pense, ressens ou me comporte en reproduisant ce que j’ai vu faire par un de mes parents, je suis dans mon état Parent.
Il existe subdivisions dans la sphère du parent.
- Parfois mes parents me donnaient des consignes et me disaient quoi faire. Quand je reproduis ce fonctionnement, je suis dans mon Parent Critique, aussi nommé parfois Parent Normatif ou Parent Contrôlant.
- Lorsque je me comporte comme lorsque mes parents prenaient soin de moi et me réconfortaient, alors je suis dans mon Parent Nourricier.
Le parent normatif a comme rôle de protéger et transmettre les valeurs. Il est essentiel car sans lui, pas de règle, pas de cadre, pas de loi, et donc pas de socialisation possible. Il « sait » ce qui est important pour vous. Il est dans le jugement et dans l’application stricte des règles. Il utilise beaucoup d’injonctions, et utilise l’impératif pour donner des ordres. Il peut, en séquence de stress, adopter une posture d’accusateur et passer en mode bourreau ou persécuteur dans le triangle de Karpman. Il fait preuve d’autorité, peut lever le ton et lever le doigt en signe de menace. Il utilise la stratégie de récompense-punition pour arriver à ses fins. Il parle fort, son ton peut être cinglant. Au niveau de la posture, il croise les bras, peut toiser les gens, est aux aguets et surveille pour que les règles soient respectées. Il met les mains sur les hanches et secoue la tête en signe de désapprobation. Le parent normatif dit à l’enfant ce qu’il doit faire et peut dire “C’est moi l’adulte, alors tu fais ce que je te demande !”. Il peut être moralisateur, dévalorisant.
Le parent nourricier est vecteur de permission, d’encouragement et de valorisation. Il est compréhensif, il prend soin des autres et tout particulièrement de ceux qui rencontrent une difficulté, il materne. Sa voix a tendance à être douce, enrobante, chaleureuse. Il fait preuve de beaucoup d’empathie. En communication non-verbale, il a tendance à pénétrer dans l’espace social, il est proche des gens. Il a les paumes de main vers le ciel :”qu’est ce que je peux faire pour te servir ? Tu as besoin d’aide ?”. Il a aussi tendance à être tactile. Poussé à l’excès, il peut être paternaliste et nuire à l’autonomie de la personne en devenant surprotecteur (voir générer de la dépendance), et jouer le rôle du sauveur. Il fait tout à la place de l’autre quitte à l’étouffer par “excès de bienveillance”. Il en retire alors un certain pouvoir :”Je suis celui ou celle qui a le pouvoir de te faire sentir bien”. Le parent nourricier dit à l’enfant ce qu’il faut faire.
Notons qu’il n’existe de « bon » ou de « mauvais » état du Moi. Il n’existe pas non plus d’état du moi qui soit meilleur qu’un autre. Tous ont une fonction différente essentielle et complémentaire.
En thérapie et en coaching, on peut analyser l’état du moi du client, on peut aussi chercher à lui faire découvrir d’autres états du moi en hypnos ericksonienne, ou par le biais d’un tourniquet des positions perceptuelles en programmation neuro-linguistique. Le questionnement peut aussi l’amener à changer de stratégie, qui peut le “bloquer” dans sa situation problématique.