Il s’agit d’une posture universelle symbolique empruntée à Virginia Satir. Ce “mode” peut aussi s’appeler “le suppliant”.
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Virginia Satir a identifié 5 positions de langage corporel qui reflètent des postures de vie et qui transmettent des émotions spécifiques. Dans une situation de stress, nous avons pour habitude de nous réfugier dans notre position préférée. Il s’agit donc d’un paramètre pertinent à observer dans la vie quotidienne, pour faciliter la communication, et que l’on peut également utiliser en coaching ou en thérapie pour générer certaines émotions chez le client.
Ce sont des manières distinctes de communiquer et chacune de ces
catégories est caractérisée par une posture particulière, un ensemble de gestes, des sensations internes, ainsi qu’un vocabulaire et une syntaxe correspondants.
Même si cette position peut être pertinente, poussée à son paroxysme, le lénifiant peut devenir un “béni-oui-oui”. Dans la caricature, il dit oui à tout, fait tout son possible pour que chacun soit heureux, pour préserver l’équilibre du système (familial, de couple, au travail, etc). Il veut maintenir la paix, cherche à éviter le conflit à tout prix, et peut accepter le blâme des autres, au prix d’une dévalorisation.
Son intention peut alors être de tout faire pour plaire aux autres, pour être aimé et pour éviter la colère des personnes avec qui il interagit.
Stratégiquement, il laisse le pouvoir aux autres pour plaire, pour éviter les conflits, pour ne pas être “celui ou celle qui décide”. Il dit oui à tout… sauf à lui, et refoule ses émotions, ses besoins, ses envies, quitte à se faire marcher dessus et trahir certaines de ses valeurs. Il est aussi capable de cacher sa tristesse, et parfois de mentir avec congruence
Très souvent, le lénifiant manque de confiance et d’estime, se sent sans valeur et se dévalorise, dévalorise, a du mal à exprimer sa colère, a du mal à s’affirmer.
Il cherche à ne heurter, blesser, affirmer, et utilise des mots comme “je ne veux pas t’embêter”, “je ne veux pas te déranger”. Il est précautionneux et utilise le conditionnel « serait”, “pourrait”, “si vous êtes d’accord”, “si possible”. Il s’excuse souvent : “je suis désolé” et peut prendre la responsabilité même quand elle n’est pas en jeu avec des phrases telles que “c’est ma faute”
Sur le plan non verbal, on le reconnaît à sa posture “effacée”, qui manque d’assurance. On le représente souvent à genou, avec une voix suppliante, qui peut aussi être tremblante, hésitante, avec une intonation qui monte en fin de phrase. Physiquement, il aura tendance à baisser légèrement la tête, et à rentrer sa tête dans ses épaules. Ce sont souvent des personnes discrètes qui peuvent se positionner à l’écart du groupe… pour ne pas déranger notamment.
Lorsqu’il n’est pas en situation de stress, le lénifiant est aidant, sensible. Il sait faire preuve d’empathie, est chaleureux, peut réconforter et prendre soin des autres. Il est un atout précieux dans un groupe notamment, car il sera toujours aux “petits soins” pour les autres, prêt à faire la médiation et à quelques concessions aussi pour l’harmonie du groupe.
Si l’on rapproche cette posture de l’analyse transactionnelle, le lénifiant a un schéma très proche du driver « Fais Plaisir » du profil empathique et du masque du geignard au deuxième degré. On le retrouve dans une position de vie – / +, une attitude d’infériorité, marquée par la peur de l’autre,. Il est souvent influencé par le biais de supériorité. On peut aussi faire le lien avec l’état du moi “enfant adapté ou soumis” de l’analyse transactionnelle, qui peut se faire “chahuter” par un parent normatif ou contrôlant
Les relations avec les lénifiants ou les suppliant peuvent être conflictuelles : l’accusateur fait le bourreau (ou le persécuteur) du triangle de Karpman, et le lénifiant la victime.
En ennéagramme, on pourrait le rapprocher avec l’ennéatype 2, dans sa volonté de faire plaisir aux autres, et de l’ennéatype 9, qui cherche par-dessus tout à préserver l’harmonie et l’équilibre.
Sa stratégie de survie (ou son mécanisme de défense) privilégiée est la fuite ou l’inhibition, qu’on peut parfois considérer comme une certaine forme de soumission.
En thérapie, on peut utiliser cette symbolique pour générer une réaction chez le client, pour l’inviter à parler, pour le mettre dans une position “haute” et le valoriser inconsciemment. Cette gestuelle est On peut également l’utiliser ‘pour désamorcer des conflits de façon inconsciente, en utilisant la gestuelle associée. Par exemple, la posture du niveleur pourrait calmer l’accusateur qui finira par faire diminuer son niveau d’énergie.
Au fond, le lénifiant fait souvent passer les besoins des autres avant ses propres besoins, et peut mettre du temps avant de se l’avouer. C’est le cas fréquent des clients ont mené la vie que d’autres ont voulu pour eux (les parents, les grands-parents, les enseignants, les frères et sœurs etc). Cela peut être un axe de questionnement en thérapie ou coaching. Les questionner sur leurs envies, leurs désirs, leurs besoins, leurs objectifs, leurs volontés peut s’apparenter à une prise de pouvoir personnelle et un souffle de liberté.