Il s’agit d’une posture universelle symbolique empruntée à Virginia Satir. Ce “mode” peut aussi s’appeler “le joueur”, ou encore le “distrayant”.
Insérer une photo
Virginia Satir a identifié 5 positions de langage corporel qui reflètent des postures de vie et qui transmettent des émotions spécifiques. Dans une situation de stress, nous avons pour habitude de nous réfugier dans notre position préférée. Il s’agit donc d’un paramètre pertinent à observer dans la vie quotidienne, pour faciliter la communication, et que l’on peut également utiliser en coaching ou en thérapie pour générer certaines émotions chez le client.
Ce sont des manières distinctes de communiquer et chacune de ces
catégories est caractérisée par une posture particulière, un ensemble de gestes, des sensations internes, ainsi qu’un vocabulaire et une syntaxe correspondants.
Même si cette position peut être utile, poussée à l’excès, l’évaporé est comme un “savon” qui nous glisse entre les doigts. Jamais là où on pourrait l’attendre, il est distrait, agité, peut “partir dans tous les sens”. Il peut être “hyperactif”, fait plusieurs choses en même temps, et évite le contact direct des yeux.
Son intention peut alors être d’ignorer une quelconque menace et de ne pas montrer sa faiblesse et sa responsabilité (sur cet aspect, on peut le rapprocher du driver sois fort). Cette stratégie permet de détourner l’attention en étant en mouvement permanent, de “fatiguer” ses interlocuteurs, parfois de les bousculer l’autre, et de prendre la tangente. Il est dans l’action perpétuelle pour ne pas être connecté à ses émotions et ses ressentis.
Sur le plan verbal, le joueur a une voix chantante, et le ton de sa voix monte et descend sans cohérence. Et sur le plan non verbal, son corps peut sembler “disloqué” par moments, fuyant, partant dans tous les sens : un bras qui va dans une direction, la tête qui se tourne dans un autre sens, il part à gauche après être parti à droite.
Lorsqu’il n’est pas en situation de stress, cette posture peut être facilitante car le joueur est créatif, dans l’action, surprenant et il n’a pas vraiment de “limites” : il sort facilement du cadre, il est capable de trouver des solutions créatives et imaginatives : comme le disent les anglais, il est capable de “think outside the box”. A cet égard, il peut être aussi visionnaire, jovial et enthousiaste à l’idée de les exécuter.
Si l’on rapproche cette posture de l’analyse transactionnelle, l’évaporé a un schéma très proche du driver “fais des efforts » du rebelle de la Process Communication Model (PCM) de Taibi Kahler au premier degré.
Les relations avec les évaporés peuvent être délicates : on pourrait notamment leur reprocher leur manque de consistance, les oublis fréquents, le fait de changer de sujet et d’avoir l’impression de ne pas être écouté.
En ennéagramme, on pourrait le rapprocher avec l’ennéatype 7, dans sa quête du plaisir et de l’ennéatype 4 dans ses phases de créativité.
Sa stratégie de survie (ou son mécanisme de défense) privilégiée est la fuite.
En thérapie, un client qui utilise la posture de l’évaporé peut ne pas répondre aux questions, changer de sujet (surtout si celui-ci est dérangeant).
En hypnose ericksonienne, le thérapeute peut utiliser cette stratégie pour générer une rupture de pattern. Cela peut aussi permettre en thérapie ou en coaching de dynamiser la séance, de générer un état créatif.
Au fond, le joueur pense que les gens se moquent de lui, qu’il n’y a pas la place pour lui. Il peut avoir la croyance qu’il ne doit pas s’imposer, qu’il ne doit pas demander au péril de passer pour quelqu’un d’égoïste. Cette posture est épuisante, et manque de sens, donc cela peut être un axe de questionnement en coaching ou en thérapie.