L’enfant est un concept tiré de l’analyse transactionnelle (AT), discipline créée par le médecin et psychiatre américain Eric Berne. L’enfant correspond à un état du moi, concept très important en AT. Un état du moi correspond à un ensemble cohérent de comportements, de sentiments et de pensées. Comme on peut le voir ci-dessous, il existe 3 états du mois dans l’analyse structurale de premier ordre, à savoir le parent, l’adulte et l’enfant. Nous allons ici décrire l’état du moi enfant.
Lorsque je pense, ressens ou me comporte dans des manières que j’avais étant enfant, je suis dans mon état enfant.
L’état enfant est celui d’où provient notamment la créativité, le jeu, l’enthousiasme, la folie, les pulsions, les envies, les désirs, et les sentiments. Il peut être spontané, intuitif et créatif, mais il peut également être capricieux, rebelle ou soumis.
En fonction des textes et des représentations, on retrouve jusqu’à 4 subdivisions de l’enfant :
- l’enfant libre, parfois appelé enfant spontané ou enfant naturel chez certaines auteurs,
- l’enfant adapté qui se redivise lui-même en 2 autres sous catégories
- l’enfant adapté soumis
- l’enfant adapté rebelle
- et le petit professeur
L’enfant libre adopte des comportements qui n’obéissent pas aux règles ou aux limites (du parent notamment). Ce n’est pas qu’il s’y oppose, simplement il fait autre chose. Il
exprime librement ses sentiments, ses émotions, ses désirs. Cette expression spontanée des sentiments permet d’éviter les malaises et des incompréhensions si fréquentes dans les relations humaines. L’enfant libre est aussi le siège de la créativité, de l’intuition. L’enfant libre peut rire aux éclats, exprimer ses émotions (joie, colère, tristesse, dégoût), montrer ses goûts et dire “j’aime …”, “j’aime pas…”, créer, écrire, sculpter, chanter, dessiner, danser…L’ est fiable, ponctuel, consciencieux. En communication non-verbale, il baisse les yeux, rougit, se tord les mains…
Au contraire de l’enfant libre qui est en action par rapport à lui-même, l’enfant adapté est lui en réaction. En effet, même si l’enfant se rebelle, il le fait par rapport à une demande, c’est pourquoi on le considère toujours comme un enfant adapté. Sa réaction est souvent “non-spontanée” et simplement en opposition à la demande initiale.
L’enfant adapté soumis (EAS) est celui qui respecte les règles, qui s’efface devant les autres. Il peut avoir peur de se tromper, dit oui à tout. Il respecte scrupuleusement toutes les
consignes. Il peut aussi être plaintif, se présenter avec une certaine fatalité, impuissance face aux évènements. L’EAS est fiable, ponctuel, consciencieux. Sur le plan non-verbal, il baisse les yeux, rougit, se tord les mains, a le regard fuyant… Sa croyance est que pour être aimé, il doit respecter les règles.
L’enfant adapté rebelle (EAR) peut être considéré comme un état intermédiaire qui permet de passer de l’enfant soumis à l’enfant libre. Si les contraintes sont trop importantes, alors il se met en colère et refuse l’autorité. L’EAR qui refuse systématiquement l’ordre établi se retrouve dans les syndicats. Pour le « contrer », utilisez les suggestions négatives paradoxales. “Je ne veux surtout pas que tu fasses tes devoirs” l’invitera à faire ses devoirs… En communication non-verbale, il hausse les épaules, peut montrer du mépris ou du dédain, lève les yeux en prenant un air excédé. Son regard est parfois provocateur. Il peut souffler pour montrer son mécontentement.
Le petit professeur (PP) est un “le petit malin”, dans le sens mélioratif et positif du terme. Il est vif d’esprit, il a de l’humour, il met en œuvre des stratégies pour trouver des raccourcis (là ou l’enfant soumis suit le chemin et l’enfant adapté rebelle fait demi tour). Le PP est optimiste, enthousiaste, positif, orienté solution. Il est proactif. En communication non-verbale, le PP a un regard pétillant qui ne se pose jamais, hyperactif, il a tendance à avoir la « bougeotte ». Il sait se faire apprécier, notamment grâce à son humour.
Notons qu’il n’existe de « bon » ou de « mauvais » état du Moi. Il n’existe pas non plus d’état du moi qui soit meilleur qu’un autre. Tous ont une fonction différente essentielle et complémentaire.
En thérapie et en coaching, on peut analyser l’état du moi du client, on peut aussi chercher à lui faire découvrir d’autres états du moi en hypnos ericksonienne, ou par le biais d’un tourniquet des positions perceptuelles en programmation neuro-linguistique. Le questionnement peut aussi l’amener à changer de stratégie, qui peut le “bloquer” dans sa situation problématique.