Changement de l’ordre des questions (stratagème n°9)
Dans son livre « L’Art d’avoir toujours raison », le philosophe allemand Arthur Schopenhauer décrit le changement de l’ordre des questions comme l’un des 38 stratagèmes de persuasion à utiliser dans un débat. Selon lui, cette technique est très efficace pour orienter l’interlocuteur vers la réponse souhaitée.
Schopenhauer explique que l’ordre des questions est important car la réponse à une question peut influencer la réponse à la question suivante. En modifiant l’ordre des questions, il est possible de diriger la discussion dans une direction souhaitée.
Le philosophe donne l’exemple suivant : si l’on veut prouver que quelque chose est vrai, on peut commencer par poser une question qui suppose que cette chose est déjà vraie. Par exemple, si l’on veut prouver que les chats sont des animaux domestiques, on peut poser la question suivante : « Comment les gens vivent-ils avec leurs chats domestiques ? ». En utilisant le terme « domestique » dans la question, on suggère déjà que les chats sont des animaux domestiques.
Schopenhauer souligne également que le changement de l’ordre des questions peut être utilisé pour créer une illusion de choix. En posant deux questions qui semblent offrir des options égales, mais en changeant l’ordre des questions, on peut influencer la réponse de l’interlocuteur. Par exemple, si l’on veut persuader quelqu’un d’aller au cinéma, on peut poser les questions suivantes : « Voudrais-tu aller au cinéma ou rester à la maison ce soir ? ». En posant d’abord la question sur le cinéma, on oriente la réponse de l’interlocuteur.
En somme, selon Schopenhauer, le changement de l’ordre des questions est un stratagème de persuasion très utile pour orienter la discussion et influencer la réponse de l’interlocuteur. Le changement de l’ordre des questions permet de mettre l’emphase sur une question plutôt qu’une autre, et cela fonctionne également sur des arguments (lors des débats politiques par exemple, ce procédé est très souvent utilisé).