L’analyse transactionnelle ou AT est une discipline fondée par le médecin et psychiatre américain Eric Berne dans les années 1960 qui la définit comme “une méthode nouvelle de traitement des troubles affectifs, associée à une théorie nouvelle de la relation humaine et de la personnalité”. Les champs d’application de l’analyse transactionnelle sont vastes : le développement personnel, la thérapie, le coaching, l’éducation, la pédagogie, le management, la gestion des groupes, la compréhension des civilisations, le pilotage d’une entreprise, la stratégie, etc.
Cette approche unique a été construite à partir d’une expérience clinique, ce qui la rapproche de la psychologie clinique. Il s’agit d’une forme de thérapie “active et rationnelle” selon son créateur. L’AT est également une approche contractuelle. Pour Eric Berne, ce sont les gens qui décident de la vie qu’ils désirent, de leurs objectifs. C’est pourquoi il passait des contrats avec ses patients qui les engageaient à se mobiliser pour changer et guérir. Cette pratique contractuelle est encore au cœur des accompagnements en AT, quel que soit le champ. On peut noter l’intérêt ici d’utiliser le biais cognitif d’engagement.
Monsieur Segundo est un avocat réputé d’une grande métropole américaine. Il vient consulter Eric Berne “car il se sent très souvent comme un petit enfant”.
Il se retrouve dans des situations absurdes où il vole des chewing-gums, comme lorsqu’il était enfant, probablement pour le simple plaisir de jouer et d’enfreindre les règles. Son côté “avocat” est excédé. Une partie de lui est très logique, froide, très habile à gagner de l’argent et à ne manquer de rien, qu’il considère comme étant sa partie “avocat”. Une autre partie de lui-même rêve, d’œuvrer pour le bien commun, de donner à des œuvres caritatives, faire preuve de générosité, comme son père pouvait le faire.
Berne a alors l’insight, la prise de conscience et pose les fondements de sa théorie des trois états du moi. Il affirme que :
“Si l’on employait le terme d’enfant à propos de la personne qui volait des chewing-gums, ce n’est ni par facilité ni parce que souvent les enfants font de petits larcins, mais parce que lui-même volait des chewing-gums quand il était enfant en employant la même technique.
L’Adulte était appelé ainsi, non parce que M. Segundo jouait le rôle d’un adulte en imitant le comportement des grandes personnes, mais parce que dans son activité d’homme de loi et dans ses opérations financières, il montrait une épreuve de réalité très sûre.
Le terme de Parent n’a pas été choisi en vertu de l’attitude traditionnellement paternelle ou maternelle des philanthropes, mais parce que le patient imitait effectivement l’état d’esprit de son père lors de ses activités de bienfaisance”.
En analyse transactionnelle, on peut procéder à une lecture à 4 niveaux pour comprendre le comportement humain :
- l’analyse structurale de 1er ou de 2e ordre grâce à laquelle on peut comprendre ce
qui se passe à l’intérieur d’une personne (au niveau intrapsychique)
- l’analyse transactionnelle grâce à laquelle on peut étudier ce qui se joue entre deux
personnes (niveau interpersonnel), au niveau relationnel
- l’analyse spécifique des jeux et des rackets, grâce à laquelle on comprend mieux certains types de transactions se terminent mal et génèrent des sentiments désagréables
- l’analyse du scénario grâce à laquelle on peut observer le « plan de vie » suivi par une personne.
L’analyse transactionnelle se fonde sur plusieurs concepts aussi intéressants que pertinents à utiliser en thérapie, en coaching, en communication, en management, etc, tels que :
- les états du moi,
- les transactions,
- les positions de vie,
- les scénarios de vie,
- les processus scénariques ou les mini scénarios,
- les injonctions parentales,
- les messages contraignants ou drivers,
- les jeux psychologiques,
- les signes de reconnaissance ou strokes,
- la structuration du temps,
- la gestion des sentiments.