Contexte général : l’amnésie, une pathologie
L’amnésie correspond à une incapacité totale ou partielle de se souvenir d’expériences passées.
Elle peut être provoquée par des traumatismes crâniens, des pathologies neurodégénératives, des troubles métaboliques, ou encore psychologiques.
L’amnésie provient, par définition, d’un dysfonctionnement des fonctions mnésiques et non d’un dysfonctionnement d’autres fonctions cognitives telles que l’attention, le raisonnement, le langage.
L’amnésie, quelle utilité en hypnose ? #
En hypnose, il est possible de créer des amnésies, de façon volontaire ou non. L’amnésie permet de “cacher” au conscient le travail qui a été fait pour que celui-ci n’interfère pas. Les histoires imbriquées peuvent être utilisées pour générer une amnésie.
Dans la structure type d’une séance d’hypnose, l’amnésie provient après le plateau thérapeutique et les suggestions post-hypnotiques, et avant la fin des histoires encastrées.
C’est aussi un effet spectaculaire proposé en speed hypnose, ou hypnose de spectacle.
C’est un phénomène que l’on rencontre assez facilement lors des séances d’hypnose. De nombreux sujets sortent de séances sans garder le moindre souvenir de ce qui avait pu se passer.
Comment provoquer une amnésie en hypnose ? #
En hypnose, l’amnésie peut être provoquée par différentes techniques :
- L’utilisation de phrases favorisant la confusion en lien avec la mémoire
“ rappelle-toi de ne te rappeler que de ce qu’il est réellement important d’oublier, car oublier de se rappeler, c’est quelque part se rappeler qu’on a oublié de savoir ce dont il ne fallait pas se rappeler…”
- L’utilisation de suggestions post-hypnotiques directes
“Et lorsque tu reviendras de transe, tu ne te souviendras de rien de ce qu’il s’est passé”
- L’utilisation de la symbolique
Oublier c’est souvent “être dans le brouillard”, “se trouver dans la brume”, “ne plus y voir clair”. Faites passer votre sujet dans un épais brouillard sombre dans lequel il est possible de ne plus se rappeler de ce qu’il fallait ne pas oublier de se rappeler. Vous pouvez également effacer un tableau, laver des vitres, ou associer votre sujet à une vieille personne qui oublie toujours ses clés par exemple.
- L’utilisation d’histoires imbriquées
La séance d’hypnose, après l’induction peut être constituée d’un certain nombre d’histoires (métaphores ou autres) imbriquées avant d’arriver “au cœur de la séance”, ce qu’on appelle couramment le plateau thérapeutique. Cela crée une merveilleuse parenthèse hypnotique. Le fait de créer des histoires sans lien apparent peut augmenter encore la possibilité de faire des amnésies.
Dès la sortie de transe, détournez l’attention de votre sujet (afin de créer un état séparateur). Cet effet se produit en formation, lorsqu’une personne arrive en retard et interrompt le cours, et que les stagiaires ou le formateur ont oublié de quoi il parlait. Vous pouvez aussi utiliser un geste, une phrase, un mot utilisé en début de séance qui avait déjà pour but de créer de la confusion, cela crée une forme de parenthèse hypnotique.
Utiliser l’amnésie en hypnose comme un indicateur du niveau de transe #
Quel est l’intérêt d’objectiver les niveaux de transe ?
Cela a un premier intérêt : codifier l’hypnose et la rendre plus lisible sur le plan scientifique.
Ensuite, certains ont établi des échelles de niveaux de transe, dont nous parlerons après, en faisant correspondre un niveau de transe à une utilité thérapeutique, ce qui n’est absolument pas vrai.
Il existe énormément de paramètres qui rentrent en compte en influencent la transe, qui, rappelons-le, est contexte-dépendante, et relation-dépendante, dans la mesure où, ce que le sujet s’autorise à vivre sera complètement différent le samedi soir, lors d’un spectacle d’hypnose, un jeudi soir, lors d’une séance d’hypnose thérapeutique, ou sur son lieu de travail devant son supérieur hiérarchique. Au-delà de l’aspect contextuel, c’est la relation hypnotiseur-hypnotisé ou thérapeute-client qui est également fondamentale. Si le sujet n’a pas pleinement confiance, alors son expérience de transe risque d’être freinée.
Dans l’échelle des niveaux de transe proposée par la NGH, National Guild of Hypnotists, l’amnésie permet de valider le niveau 3 de transe (elle met en avant 9 niveaux). Cela montre bien qu’il s’agit d’un phénomène fréquent et assez simple à avoir en état de transe hypnotique.