L’alcoolodépendance (ou alcoolisme) est une pathologie caractérisée par l’addiction à l’alcool qui a des conséquences néfastes sur la santé, la vie sociale et la vie affective. En France, 1,5 millions de personnes seraient alcoolodépendantes et 2,5 millions de personnes auraient une consommation à risque.
La population touchée est plutôt masculine : certaines études estiment que 14 % de la population masculine est touchée, contre 5 % de la population féminine. Cependant, certaines études montrent que ce pourcentage tend à augmenter plus rapidement chez les femmes, qui consomment de plus en plus. La consommation excessive d’alcool serait responsable, en fonction des sources, de 30 000 à 50 000 décès par an en France.
L’alcoolisme est une maladie marquée par l’apparition de symptômes de manque tels que de l’anxiété, de l’agitation, des tremblements. La personne en situation de manque peut alors être irritable, avoir des troubles du sommeil (insomnie), des nausées ou même des palpitations. En langage médical, l’alcoolisme possède plusieurs synonymes moins connus n’ayant pas le même caractère péjoratif tels que : “œnolisme”, “éthylisme”, “exogénose” ou encore “intoxication OH”.
Habituellement, on considère la consommation “excessive, répétée et incontrôlable” comme de l’alcoolisme.
Toutefois, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) propose une définition qui se veut plus précise à savoir que “l’alcoolodépendance met en avant le caractère addictif de l’alcool et le parallèle qui existe avec les autres troubles de l’addiction (dépendance aux dérivés de l’opium, aux jeux d’argent, au sexe, etc.). L’alcoolodépendance est une addiction à l’alcool sous forme de boissons plus ou moins “fortes”.
On distingue divers degrés de sévérité qui vont de l’abstinence (aucune prise d’alcool) à la dépendance avérée, selon un continuum d’intensité.
Une valeur repère unique a été proposée par certains experts et institutions. Cette valeur, valable pour les femmes et les hommes, correspond à 10 verres d’alcool dit standard par semaine, maximum, sans dépasser 2 verres standard par jour.
En France, traditionnellement, la contenance des verres servis dans les bars et les restaurants est adaptée au degré alcoolique des boissons qu’ils sont supposés contenir. Plus l’alcool est fort et plus petit est le verre.
Ainsi, un ballon de vin ou une flûte de champagne (10 cl) contiennent autant d’alcool qu’un demi de bière (25 cl) ou qu’un verre de pastis ou de whisky (2,5 cl) : dans tous les cas, un verre de boisson apporte environ dix grammes d’alcool pur.
Selon l’OMS, “l’alcoolodépendance est avérée lorsque le désir de boire de l’alcool devient impossible à maîtriser et doit être assouvi au détriment de toute autre considération”. Il s’agit d’une maladie du cerveau, d’une maladie des émotions.
L’alcool devient alors une obsession. Le problème, c’est que le buveur développe une tolérance. Pour satisfaire ses besoins, il doit augmenter continuellement les doses.
Par la suite, le buveur ne parvient plus contrôler sa consommation. Une dépendance physique s’installe alors, l’arrêt de consommation d’alcool provoque des symptômes de manque (sueurs, tremblements, vertiges, etc.) qui sont difficiles à supporter. La personne a besoin d’un sevrage alcoolique.
Il est possible d’accompagner des personnes en thérapie ou en coaching, dans la mesure où le coach ou le thérapeute est en lien avec le staff médical : médecin généraliste, addictologue, psychologue, etc. En effet, le syndrome de sevrage alcoolique peut conduire au delirium tremens, qui peut causer la mort.
En thérapie, on peut accompagner le client à régler son conflit de partie (une partie de lui veut boire tandis que l’autre ne veut plus), on peut l’accompagner à changer sa stratégie de narcotisation qui peut être un “cache-misère” d’un problème plus profond (un deuil non réalisé par exemple). Stratégiquement, l’utilisation du modèle de changement de Prochaska et Di Clemente peut être pertinent pour identifier où le client se situe.
Notons tout de même que l’on boit moins qu’avant en France et que la consommation de boissons alcoolisées a fortement baissé en quarante ans passant de 22 litres d’alcool pur par personne de plus de 15 ans et par an en 1970, à environ 12 litres (en nombre de verres par jour, cela correspond à respectivement 5 verres par jour et par personne et 2,6 verres par jour et par personne).
Cependant, ces statistiques “optimistes” ne doivent pas cacher la réalité : la consommation moyenne des hommes en France reste autour de 4,4 verres par jour et par personne, ce qui est considérable.