Il s’agit d’une posture universelle symbolique empruntée à Virginia Satir. Ce “mode” peut aussi s’appeler “le blâmeur”.
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Virginia Satir a identifié 5 positions de langage corporel qui reflètent des postures de vie et qui transmettent des émotions spécifiques. Dans une situation de stress, nous avons pour habitude de nous réfugier dans notre position préférée. Il s’agit donc d’un paramètre pertinent à observer dans la vie quotidienne, pour faciliter la communication, et que l’on peut également utiliser en coaching ou en thérapie pour générer certaines émotions chez le client.
Ce sont des manières distinctes de communiquer et chacune de ces
catégories est caractérisée par une posture particulière, un ensemble de gestes, des sensations internes, ainsi qu’un vocabulaire et une syntaxe correspondants.
Même si cette position peut être pertinente, poussée à son paroxysme, le blâmeur devient un “tyran”, un “petit chef” qui recherche (et trouve) les erreurs chez les autres qu’il critique sans cesse. Il s’exprime avec de nombreuses généralisations (C’est toujours la même chose ! Tu ne fais jamais rien comme que je te dis !, jamais) et des opérateurs modaux de nécessité (tu dois faire ça avant demain matin ! Il faut vraiment que je te dise tout ce que tu dois faire…)
Son intention peut alors être d’accuser l’autre pour le rabaisser et que ce dernier le considère comme puissant. Il s’agit aussi d’un processus de déresponsabilisation, où la “faute” est rejetée sur l’autre.
Stratégiquement, il cherche à imposer sa manière de faire (qui est la bonne), trouver les points faibles des autres, faire peur, intimider et accuser les autres, nier sa responsabilité et ne jamais s’excuser.
Très souvent, le blâmeur se sent sans valeur, non aimé et en colère à l’idée de ne pouvoir obtenir ce qu’il souhaite.
Comme indiqué précédemment, il utilise sur le plan verbal des généralisations, et aussi des questions négatives “Ne peux-tu pas me faire ça comme je te l’ai demandé ? « C’est toujours la même chose », « Vous n’avez jamais rien fait de bien depuis que vous êtes ici…” « Pourquoi ne voyez-vous pas que.. », « Personne ne se soucie de moi ici.. », « Il est temps que quelqu’un … » , « C’est entièrement de votre faute ». Il parle également beaucoup à l’impératif. “Fais ceci, fais cela”.
Le blâmeur met l’accent (par le ton de voix ou le geste) sur le ‘Vous/tu » qu’il utilise abondamment : « Pourquoi avez-vous fait cela? », « Pourquoi n’avez-vous pas fait les choses correctement ? « , « Regardez ce que vous m’avez fait », « C’est de votre faute… », « Les gens comme vous sont toujours … »
Sur le plan non verbal, on le reconnaît à sa posture “raide”, “rigide”, le doigt accusateur, le regard noir, les (micros) expressions de la colère, le ton de voix élevé. Lorsqu’il lève le doigt, il amorce une attaque, et lorsqu’il le pointe vers l’autre, il est passé en “mode combat”.
Lorsqu’il n’est pas en situation de stress, cette posture peut être facilitante car peut faire preuve d’engagement, défendre une noble cause, et être consciencieux.
Si l’on rapproche cette posture de l’analyse transactionnelle, l’accusateur a un schéma très proche des drivers « Sois parfait » du Travaillomane ou « sois parfait parent » du persévérant de la Process Communication Model (PCM) de Taibi Kahler au premier degré, puis des masques de l’attaquant au deuxième degré. On le retrouve dans une position de vie + / -, une attitude de supériorité. Il est souvent influencé par le biais de supériorité. On peut aussi faire le lien avec l’état du moi “Parent Normatif” de l’analyse transactionnelle, qui recherche sans cesse une relation avec un enfant adapté ou soumis.
Les relations avec les lénifiants ou les suppliant peuvent être conflictuelles : l’accusateur fait le bourreau (ou le persécuteur) du triangle de Karpman, et les lénifiants les victimes.
En ennéagramme, on pourrait le rapprocher avec l’ennéatype 8.
Sa stratégie de survie (ou son mécanisme de défense) privilégiée est l’attaque.
En thérapie, on peut utiliser cette symbolique pour générer une réaction chez le client. En thérapie de couple ou en coaching en entreprise, il pourrait être pertinent d’attaquer un des membres du groupe pour générer une réaction de solidarité et de cohésion des autres membres. On peut également l’utiliser pour désamorcer des conflits de façon inconsciente, en utilisant la gestuelle associée. Par exemple, la posture du niveleur pourrait calmer l’accusateur qui finira par faire diminuer son niveau d’énergie. Utiliser la posture de l’accusateur peut déclencher une séquence de stress et une stratégie de survie chez l’interlocuteur.
Au fond, l’accusateur se sent souvent seul, isolé, et est déçu de ses échecs, frustré et en colère. Cela peut être un axe de questionnement en thérapie ou coaching.