L’acceptation correspond au fait d’accepter ou d’admettre un état, une situation ou encore un événement douloureux qui nous concerne, qui concerne les autres ou plus généralement le monde dans lequel nous vivons.
On pourrait dire que le contraire de l’acceptation est le refus, le rejet, la colère. D’ailleurs l’acceptation (ou intégration) correspond à la dernière étape du deuil selon le modèle de Kübler-Ross, que l’on appelle aussi parfois courbe du deuil. Dans ce modèle, la colère, le rejet ou le refus, concept évoqués précédemment, correspondent à la deuxième étape du processus de deuil.
Dans la mesure où l’être humain est un être d’émotions, il est impossible de rester impassible face à un événement difficile ou un sentiment d’injustice. On ne peut refouler longtemps ses sentiments sans risque de se culpabiliser, et au final, d’augmenter sa souffrance.
On peut faire le lien entre l’acceptation et le stoïcisme
Épictète (50-135 après J-C) fait la distinction entre les événements tels qu’ils surviennent et la représentation qu’on en a :
“Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les opinions qu’ils en ont.
Ne demande point que les choses arrivent comme tu le désires, mais désire qu’elles arrivent comme elles arrivent, et tu prospèreras toujours.
Quel est donc l’homme invincible ? C’est celui que rien ne peut troubler, rien de ce qui est indépendant de sa personne.”
Épictète, dans cette citation, nous invite à accepter les choses telles qu’elles sont, et notamment qui ne dépendent pas de nous. On peut ici faire le lien avec la programmation neuro-linguistique et la détermination d’objectif. En effet, un objectif qui ne dépend pas de nous est une perte de pouvoir personnel.
Exemple : Un client qui consulte en préparation mentale et dont “l’objectif” est de remporter les Jeux Olympiques. Il ne s’agit pas d’un objectif selon les critères établis en PNL, dans la mesure où cela ne dépend pas que de lui. En effet, le client peut avoir des adversaires dont il dépend, des partenaires, des entraîneurs, une fédération. Le problème d’un tel objectif est qu’il peut générer de la frustration malgré la multitude de moyens qui peuvent être mis en œuvre. Le préparateur mental, coach ou thérapeute l’accompagne donc à définir un objectif qui ne dépend que de lui.
Pour illustrer le concept d’acceptation, on peut mettre en avant cette citation empruntée à Marc-Aurèle : “Mon Dieu, donne-moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer et la sagesse de distinguer entre les deux”
Il existe une forme de thérapie qui travaille notamment sur la notion d’acceptation. Il s’agit de la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement, ou ACT en anglais pour Acceptance and Commitment Therapy”.
L’ACT a été inventée dans les années 1980, par un groupe de psychothérapeutes américains dont Steven C. Hayes.
L’ACT fait partie de la « troisième génération » des TCC (thérapies comportementales et cognitives).
La première génération, se base notamment sur le béhaviorisme, et repose sur l’utilisation du conditionnement (et les techniques de désensibilisation).
La deuxième, plus cognitive, vise à la prise de conscience de ses pensées routinières et ses émotions, inadaptées afin de les transformer.
Pour l’ACT, il est inutile de chercher à lutter contre ses pensées négatives et ses émotions pathologiques telles que la peur, la colère, l’angoisse, la tristesse, la timidité, la culpabilité.
Ces émotions sont inéluctables car elles font partie des réactions psychiques fondamentales de tout être humain : ce sont des mécanismes de défense qui accompagnent le vivant et permettent le maintien de l’homéostasie. De la même manière que la douleur : on peut apprendre à la maîtriser, mais pas la supprimer. Supprimer la douleur reviendrait à supprimer le principal signal d’alarme du corps humain pour prévenir d’un danger imminent, même si ce n’est évidemment pas toujours le cas, et ne serait donc pas pertinent.
En ACT, on considère donc que les tentatives d’élimination des pensées négatives sont vouées à l’échec, et peu utiles. Pire, cela générerait même l’effet inverse, en renforçant leur importance, et en focalisant son attention sur ce qui ne va pas, comme ces idées que l’on cherche à chasser de l’esprit et qui reviennent en permanence.
“Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime,
Tout ce à quoi vous faites face, s’efface,
Tout ce à quoi l’on résiste, persiste”
L’ACT consiste d’abord dans « l’acceptation » de ses émotions dites “négatives” (remarque : en thérapie brève, on ne parle pas d’émotions négatives mais d’émotions limitantes ou facilitantes).
Il existe souvent une confusion entre acceptation et résignation. L’acceptation est un processus actif, une forme de réception volontaire : elle admet et reconnaît la souffrance ou détresse psychologique (la tristesse, la culpabilité, la peur, la honte, le dégoût), tout en refusant de se laisser envahir par elle et en se laissant la possibilité de vivre d’autres choses.
La résignation est s’avouer vaincu, baisser les bras et subir l’adversité. L’Acceptation est paradoxalement, tout le contraire.
C’est alors qu’intervient le deuxième axe de la thérapie : l’engagement. L’ACT amène justement le client à s’engager dans les activités importantes pour lui, celles qui remplissent ses besoins psychologiques, qui sont en lien avec ses valeurs fortes, sans se laisser paralyser par ses peurs, ses angoisses ou tout autre forme de résistance psychologique.
Comme un marathonien qui court, le client connaît la douleur, mais est capable de maîtriser sa souffrance. Elle ne le pousse plus à abandonner. Il peut la dominer et donc poursuivre sa course.
L’ACT peut être un outil thérapeutique ou de coaching pertinent, et on retrouve des liens étroits entre l’ACT et les thérapies brèves dont elle tire certains de ses fondements. A noter que l’Approche Centrée sur la Personne, la Gestalt, la Logothérapie, le Focusing, la PNL, sont des disciplines qui ont inspiré l’ACT qui s’est développée par la suite.
Pour conclure, Henry Ellis se propose de vous offrir cette citation qui peut être un bon résumé de ce qu’est l’ACT :
« Tout l’art de vivre se trouve dans un subtil mélange de lâcher prise et de tenir bon. »