Nombreux sont nos stagiaires à nous questionner sur les différences entre coaching et thérapie. Cette question est très pertinente, et notamment dans le cadre des thérapies brèves avec lesquelles la frontière peut être mince. Nous allons vous donner plusieurs éléments de réponse dans cet article.
Quelles approches en thérapie ?
Il existe aujourd’hui de nombreuses approches thérapeutiques, à savoir, la psychiatrie, la psychologie, la psychanalyse, les thérapies brèves (dont l’Hypnose, la Programmation Neuro-Linguistique, la Thérapie d’Impact font partie), ou encore la thérapie cognitivo-comportementale, etc. Celles-ci se différencient par leur paradigme : c’est-à-dire, la façon dont elles perçoivent le monde… et dont elles perçoivent leurs patients… ou leurs clients !
On peut distinguer ces thérapies par rapport à leurs fondements théoriques, évidemment, mais aussi par rapport aux techniques utilisées. On peut aussi les classifier selon un axe temporel, en fonction de la durée moyenne des accompagnements et suivis.
En règle générale, la psychanalyse dure plusieurs années. En psychologie, les accompagnements peuvent durer plusieurs mois. En thérapies brèves, les accompagnements sont brefs, et pour un objectif ou une problématique, il est coutume de réaliser des accompagnements de 1 à 5 séances, pouvant parfois aller jusqu’à 10.
On ne peut pas dire qu’une approche est meilleure qu’une autre. ll serait facile, dans notre cas, de dire que la psychanalyse, par exemple, est inefficace ou dure trop longtemps. De la même manière, il serait simple pour un psychanalyste de dire que les thérapies brèves ne sont pas pertinentes. Il s’agit évidemment de trouver une approche qui vous corresponde, et de l’utiliser de manière raisonnée, sans la pratiquer de façon extrême, dogmatique, et sans remise en question. En bref, utilisez le dogme, et ne le laissez pas vous utiliser.
Le coaching et la thérapie : les 2 faces d’une même pièce ?
Le coaching et la thérapie sont souvent considérés comme les 2 faces d’une même pièce… dans la mesure où il s’agit de professions de la relation d’aide, de métier d’humain à humain.
Thérapeutes et coachs peuvent partager des outils communs, et utilisent des modèles de changement. Ils suivent et respectent des règles déontologiques, et ont conscience de l’importance de la relation avec le client : c’est d’ailleurs cette relation qui permet de créer le cadre de sécurité et le lien de confiance nécessaire au changement. Dans certains cas, la nature et la profondeur de la relation devient d’ailleurs le véhicule du changement.
En effet, coach et thérapeute construisent ensemble une relation fondée sur l’empathie, la compréhension, la confiance et l’écoute active,
Il est important de se former, et d’avoir effectué un certain travail sur soi si nécessaire, notamment, pour ne pas tomber dans les pièges de transfert (quand le client fait du thérapeute l’objet de ses problèmes), de contre-transfert (quand le thérapeute s’implique trop dans la relation thérapeutique) ou des projections des clients (quand les clients projettent leurs propres idées, motivations ou un sentiment sur les autres sans le reconnaître).
Non reconnus, ce sont des pièges. Ces mécanismes courants de “défense” ou de “protection” psychologique peuvent être potentiellement destructeurs pour la relation thérapeutique. Reconnus et utilisés à bon escient, de façon stratégique, ils sont pour les psychothérapeutes des occasions de progresser, le terreau fertile de changements puissants.
Le coaching et la thérapie ont également prouvé leur intérêt et les bénéfices que l’on peut tirer de ces 2 formes d’accompagnement sont multiples : gain d’autonomie, gain de confiance en soi, estime de soi améliorée, atteinte d’objectifs, bien-être..
Coaching VS Thérapie : le jeu des 7 différences
Etymologie
Pour débuter ce “jeu des 7 différences”, et évoquer ce qui sépare ces 2 métiers, penchons-nous sur l’étymologie de ces mots.
Le mot thérapie provient du grec “therapeía”, qui signifie cure, et de therapéuô, qui signifie servir, prendre soin, soigner, traiter, guérir. On retrouve évidemment une racine commune avec le mot therápôn, qui signifie “serviteur”. Le rôle du thérapeute, étymologiquement, est donc de servir (sans asservir), pour guérir et soigner.
Le terme coach, lui, vient du verbe anglais “to coach” qui veut dire “entraîner”, notamment dans le domaine du sport, ou “répéter un rôle” (jusqu’à performer), dans le domaine artistique. Le verbe “to coach”, provient des expressions françaises du 15ème siècle “coche” et “cocher”. La coche était une sorte de voiture de transport de voyageurs, tirée par des chevaux. D’ailleurs, si l’on remonte un peu plus loin, durant l’antiquité, le cocher conduisait le char aux côtés du prince.
Le rôle du coach est donc celui de “guide”, qui accompagne ses passagers, et donc ses clients, d’un point à un autre en leur faisant franchir les obstacles. Le coach facilite l’atteinte du ou des objectifs définis en début de coaching.
Formation
Coach et thérapeute sont donc 2 métiers différents. Les formations pour les pratiquer sont également différentes.
Par exemple, les thérapeutes sont souvent plus formés que les coachs aux thèmes du transfert, du contre-transfert ou de la projection.
D’ailleurs, les coachs professionnels n’ont pas besoin d’une formation complète en psychopathologie, mais ils sont tenus d’identifier les situations dans lesquelles la relation de coaching ne fonctionne plus et qu’une psychothérapie s’impose.
Certains coachs se forment quand même à la psychopathologie afin de compléter leur cursus initial.
Un cadre précis, des normes déontologiques
Coachs et thérapeutes interviennent dans un cadre réglementé, avec des normes déontologiques correspondant à chaque profession. Ces règles sont bien plus présentes dans des professions réglementées et légiférées telles que la psychiatrie, la psychothérapie, la psychologie clinique… Elles le sont malheureusement moins pour les thérapies brèves (hypnose, PNL, etc), ainsi que pour le coaching.
Techniques & Méthodologies
Certaines techniques peuvent être utilisées en thérapie et en coaching : par exemple la programmation neuro-linguistique (PNL), l’hypnose, la communication non violente (CNV), etc. Toutefois, le but n’est pas toujours le même, puisque le thérapeute cherche à guérir ou faire guérir son patient, tandis que le coach cherche à faire avancer son client vers son objectif.
Certaines techniques peuvent évidemment être différentes.
En fonction des techniques utilisées, les aires cérébrales activées et sollicitées ne sont pas les mêmes.
Philosophie de ces 2 métiers
Le thérapeute, dans les approches analytiques notamment, se concentre souvent sur la question “POURQUOI” (“why” en anglais), tandis que le coach se focalise plutôt sur les questions “COMMENT” (how”). Les thérapies brèves se positionnent relativement proche du coaching sous cet angle, répondant aussi aux questions “POUR QUOI” (“what for” en anglais), “POUR QUELLES RAISONS”, ou “DANS QUEL BUT”.
Différence de perception dans la société actuelle
Dans notre société, il est de plus en plus commun de dire qu’on suit uen thérapie. Pourtant, pour certaines personnes, cela reste encore un sujet “tabou”, potentielle preuve d’une “faiblesse” mentale. D’ailleurs, on retrouve fréquemment ce genre de commentaires dans le domaine sportif : lorsqu’un sportif ou une équipe échoue dans l’atteinte de son objectif, perd un match important, flanche dans un moment crucial, il s’agit d’un problème mental. “De toute façon, ils n’ont jamais eu de mental!”. Cette vision n’est pas partagée outre Atlantique, où des figures telles que le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, l’ex PDG de Google Eric Schmidt, où de grands sportifs tels que Serena Williams ou Michael Jordan, faisaient régulièrement appel à des coachs afin de se dépasser.
En France, que lorsqu’on parle de “thérapie”, il arrive encore qu’on soit catalogué comme une personne ayant des problèmes alors que se faire coacher a une connotation plus positive, montrant que le coaché est capable de se prendre en main, ce qui est évidemment aussi le cas de la personne qui suit une thérapie.
Une autre différence majeure distingue les coachs et les thérapeutes : l’utilisation du mot client, ou du mot patient… dont nous parlons juste après !
Patient ou client ?
Si l’on considère que la thérapie est une démarche engagée par une personne en état de souffrance psychologique, alors le thérapeute est le “soignant” qui va accompagner son client ou son patient à en sortir, à “guérir”. La personne qui sollicite la thérapie devient donc “un patient”.
En revanche, en coaching, on parle de client, et notamment dans le cadre de coaching professionnel, où le coach accompagne ses clients vers l’atteinte d’objectifs qu’ils ont définis ensemble en amont. Encore une fois, sous cet aspect, les thérapies brèves se rapprochent du
En effet, le terme patient est utilisé par les professions médicales et les professionnels de (la) santé. Une définition proposée dans le Larousse est que le patient est une personne soumise à un examen médical, suivant un traitement ou subissant une intervention chirurgicale.
Pour poursuivre sur l’étymologie du mot patient, le synonyme couramment utilisé est le terme “malade” (fortement connoté). Si l’on creuse encore plus loin, en ancien français, on utilisait le terme patient pour parler de d’une condamnée à un supplice ou qui va être exécutée.
Le patient patiente, et en opposition à l’agent, l’actant ou le sujet qui est acteur, le patient subit l’action, et se retrouve (étymologiquement) dans une posture passive.
Le terme patient est donc relativement connoté dans l’inconscient collectif, et en coaching comme en thérapies brèves, on privilégie le terme client.
Concernant l’étymologie du mot client, elle est différente. Dans la Rome antique, un client était un homme libre qui se plaçait sous la protection d’un patron bienfaiteur, plus puissant que lui. En économie, un client est celui qui prend la décision d’acheter un bien, un produit ou un service. A l’inverse du terme patient, où la connotation est plutôt passive, le client est lui acteur et prend la décision d’investir sur lui.
Et les thérapies brèves (hypnose, PNL, thérapie d’impact) dans tout ça ?
Comme nous l’avons vu tout au long de cet article, les thérapies brèves se situent à la frontière entre thérapie et coaching, avec des outils thérapeutiques efficaces, et une philosophie souvent proche de celle du coaching. Il est d’ailleurs assez fréquent de voir des praticiens en thérapies brèves se former au coaching et porter la double casquette. Évidemment, si vous ne possédez pas la double casquette, la collaboration entre thérapeute et coach peut être une réelle plus-value.
Mêmes techniques et intentions différentes ?
Comme indiqué précédemment, certaines techniques peuvent être similaires, avec des objectifs et des intentions différentes. Coach et thérapeute n’ont pas les mêmes rôles, pas les mêmes objectifs, et donc pas les mêmes stratégies.
En thérapie, le patient travaille très généralement sur ses représentations inconscientes de la réalité, avec des excursions récurrentes dans le passé. C’est en libérant le client de ses freins et ses poids du passé qu’il l’aide à aller bien.
En coaching, le travail s’effectue majoritairement sur un principe de réalité, dans l’ici et le maintenant, que les préoccupations du client soient d’ordre professionnel ou personnel. Bien sûr, il est fréquent que le coaching amène à des incursions dans l’inconscient, sur le travail émotionnel. Habituellement, elles sont moins “profondes”, et durent moins longtemps qu’en thérapie.
Concernant les actions à réaliser en dehors des séances, les “prescriptions de tâches”, elles peuvent être utilisées en thérapie, notamment en thérapies brèves, et le sont très souvent en coaching. Le but est d’ancrer les changements dans la réalité, dans l’ici et le maintenant, et d’amener le client à passer à l’action pour avancer dans son projet.
Aller mieux ou aller bien ?
En thérapie et en coaching, nous allons chercher à ce que le client (ou le patient) se sente bien. Pourquoi “bien”, et pas “mieux”, d’après vous ?
En utilisant l’expression “aller mieux”, il manque une partie de la phrase qui est sous-entendue : en PNL on parle d’omission du comparatif.
Lorsqu’un client cherche à aller “mieux”, il effectue (inconsciemment) la comparaison avec la situation actuelle où il ne se sent pas suffisamment bien, voire mal, qui reste son point d’ancrage. Et si je vous dis de ne pas visualiser un éléphant rose, à quoi pensez-vous ? Un éléphant rose ? De la même manière que vous ne voulez pas voir l’éléphant rose mais que vous le visualisez quand même, en gardant comme objectif d’aller mieux, vous gardez inconsciemment la référence que vous allez mal, ce qui peut être un frein à votre évolution.
Réalisation de projets, réalisation de soi ?
En thérapie comme en coaching, le désir de changement est au cœur du processus et de la demande, mais les démarches diffèrent.
La thérapie effectue souvent un travail sur le passé, afin de rendre le présent plus confortable (en cherchant à modifier les causes originelles de son mal-être). Ce processus peut l’aider à comprendre ce qu’il vit au présent et à “réparer” le passé, ou du moins, soigner ses blessures du passé, s’articule majoritairement autour de la question “Pourquoi ?”. En thérapie, on vise souvent la réalisation de soi.
Le coaching se tourne quant à lui surtout vers le “Comment”. Le coach accompagne son client à trouver les ressources nécessaires pour lui permettre de passer d’un état présent à une situation nouvelle, à atteindre l’objectif désiré. En coaching, on vise la réalisation de projets, et la réalisation de soi.
Des postures distinctes
En thérapie, le patient vient chercher un soulagement de sa souffrance. Il est fréquent que sa demande ne contienne ni objectif précis, ni résultat mesurable : “je ne veux plus souffrir du décès de ma mère”, “je ne veux plus me sentir coupable de mon adultère”, “je ne veux plus être en dépression”.
Le coaching prend la forme d’un projet auquel le client participe activement. Le client exprime une demande explicite, et si ce n’est pas le cas, le coach l’accompagne à définir des objectifs clairs et précis, ainsi que les résultats attendus.
Par des exercices et des mises en situation, le coach l’accompagne à développer son potentiel, à dépasser ses peurs, ses blocages, à mobiliser ses compétences et ses ressources, à adopter la bonne posture pour y parvenir et devenir autonome.
Encore une fois, les thérapies brèves se situent à la jonction, dans la mesure où elles apportent très souvent un soulagement à une ou plusieurs souffrances, et qu’elles utilisent aussi la définition d’objectifs.
La durée et le contrat
Une personne qui suit une thérapie ne sait pas pendant combien de temps elle vient en consultation chez son thérapeute. S’il s’agit d’une psychanalyse, cela peut durer plusieurs années, en psychologie cela peut durer plusieurs mois.
En thérapies brèves, le client sait qu’il ne vient pas plus de 10 séances pour régler une problématique.
En coaching, la durée de l’accompagnée est spécifiée dans le contrat de coaching bi ou tri partite (coaché & coach, coaché & coach & entreprise).
Le contrat permet de formaliser les relations entre les acteurs, le cadre, les objectifs, le nombre d’entretiens, la durée du coaching, les étapes, les résultats tangibles en fin d’accompagnement.
Ce qui est complémentaire :
« Aller bien et Appréhender le changement ! », des expressions si simples qui recouvrent bien des attentes et bien des chemins différents pour y arriver selon les personnes.
Les deux chemins ont la même finalité: rendre la personne plus autonome et plus libre. Cependant, les formations pour être psy ou coach sont différentes, et il est important de le souligner. On ne s’improvise pas l’un ou l’autre, on est formé au coaching et/ou à la psychothérapie. Un peu comme de dire qu’un tennisman et un boxeur ont tous deux comme objectif de gagner contre leur adversaire. Le but est le même, la formation, l’entraînement sont très différents.
Si vous êtes travailleur social, il est de bon ton qu’en plus de votre supervision, vous alliez faire un tour chez le psy pour éclairer vos zones d’ombre !
En résumé
Nous avons évoqué les similitudes et les différences entre le métier de coach, et celui de thérapeute. Nous vous proposons un tableau récapitulatif pour résumer cet article.
Thérapie | Thérapie Brève | Coaching | |
Relation | relation basée sur la création d’un rapport de confiance | ||
Durée | Plusieurs années | Plusieurs séances | Plusieurs mois |
Contrat | Pas de contrat | Pas de contrat | Contrat |
Posture | Thérapeute “soignant” | Posture mixte | Coach “guide” |
Appellation du “sujet” | Patient | Client | Client |
Objectifs | Soulagement de la souffrance, réalisation de soi | Soulagement de la souffrance, réalisation de soi, atteinte d’un objectif, réalisation d’un projet | Atteinte d’un objectif, réalisation d’un projet |
Question | POURQUOI ? | DANS QUEL BUT ? | COMMENT |
Pour aller plus loin
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